Une personne qui parle, tousse, crache ou éternue émet des sécrétions respiratoires dans l’air, sous forme de gouttelettes de différentes tailles. Les plus grosses (> 5 microns) sédimentent rapidement après l’émission. Les plus petites se déshydratent pour former des droplet nuclei qui vont rester en suspension dans l’air, sous forme d’un aérosol.
En cas d’infection respiratoire, ces sécrétions peuvent contenir des micro-organismes. Selon le micro-organisme, sa résistance dans le milieu extérieur, la transmission est possible :
- soit par inhalation des droplet nuclei, qui peuvent être véhiculées dans l’air à distance de la personne source. Exemples : tuberculose pulmonaire, rougeole, varicelle
- soit par contact direct des muqueuses (ORL ou oculaire) avec les grosses gouttelettes, dans l’environnement proche de la personne source (maximum 2 m), souvent associé à une transmission par contact via les mains contaminées au contact de sécrétions ORL du patient ou d’une surface (table, jouets…) puis portées au visage (bouche, nez ou yeux). Exemples : méningocoque, virus respiratoire syncytial ou de la grippe.
Principales caractéristiques de la transmission « air » versus transmission « gouttelettes ».
Tableau extrait des recommandations de la SF2H (mars 2013): Prévention de la transmission croisée par voie respiratoire : air ou gouttelettes – Hygiènes – volume XXI – n° 1 – page 21.

Le risque infectieux dépend :
1) de la contagiosité du cas qui elle-même dépend de l’agent infectieux exprimée par le R0* (la rougeole est particulièrement contagieuse : RO = 18, alors que le RO de la grippe est à 2), de l’inoculum (densité de particules infectantes dans l’aérosol), de la viabilité des agents infectieux (une infection traitée devient très vite moins contagieuse),
2) de la distance entre la source et la personne exposée,
3) de la durée d’exposition. Habituellement on retient qu’une durée de 8 heures dans le même espace est nécessaire pour qu’un risque de transmission existe pour la tuberculose, par exemple, en dehors des contacts familiaux ou à l’hôpital),
4) de la circulation et des mouvements de l’air en cas de transmission par aérosols,
5) de l’immunité de la personne exposée (personne déjà immunisée naturellement ou par une vaccination ; immunodépression),
7) de la protection de la personne exposée, barrière (port de masque de protection) ou médicamenteuse (existence d’un traitement post-exposition).
* Le taux de reproduction de base (RO) est le nombre moyen de cas secondaires générés par une personne durant la période où elle est infectieuse, symptomatique ou non.
